On en entend de plus en plus parler. Tantôt glorifié par les médias ou les séries télé, tantôt la hantise des forums spécialisés en psy. Mais qu'en est-il exactement du syndrome d'Asperger ? Effet de mode ou maladie précédemment méconnue ? Il est temps de le démystifier et de supprimer les préjugés.
Introduction
Les individus touchés par le Syndrome d'Asperger (SA) montrent des difficultés dans les interactions sociales, des habiletés de communication inadéquates et des intérêts parfois restreints, tout en présentant également plusieurs nuances cliniques qui les distinguent souvent de l'autisme conventionnel. Néanmoins, en raison des défis rencontrés pour préciser les critères diagnostiques et pour distinguer le syndrome d'Asperger de l'autisme, il a été inclus dans la catégorie plus large des troubles du spectre autistique.
Chaque individu sur ce spectre est unique, rendant le diagnostic des troubles du spectre autistique (TSA) essentiellement médical, visant à caractériser les particularités cognitives et relationnelles sans définir l'identité complète de la personne. Ce diagnostic offre une conscience de soi et une opportunité de rencontrer des pairs partageant des caractéristiques similaires, fournissant un soutien crucial dans un monde où la différence peut être mal comprise et mal acceptée.
Histoire du syndrome d'Asperger
L'histoire du syndrome d' Asperger commence par des premières descriptions par Kanner et Asperger, deux médecins autrichiens, sans qu'ils soient conscients des écrits de l'autre. Bien que le SA ait été inclus dans le DSM-IV en 1994, sa définition et ses critères diagnostiques étaient sujets à controverse, notamment en raison de la similarité avec l'autisme de haut niveau de fonctionnement (HFA). La difficulté principale résidait dans la précédence donnée au diagnostic d'autisme, ce qui rendait souvent le diagnostic de SA impossible. De plus, les différences cliniques et biologiques entre le SA et le HFA étaient difficiles à établir de manière significative, malgré quelques différences subtiles.
C'est pourquoi, en 2013, le syndrome d'Asperger est fusionné avec les autres troubles du spectre autistique dans le DSM-5 et ce malgré des controverses
Diagnostic et signes
Un diagnostic précis est crucial pour une prise en charge appropriée, car il permet à la personne et à ses proches de comprendre et de valoriser ses spécificités. Le syndrome d’Asperger, étant une forme spécifique du spectre autistique, présente des caractéristiques distinctes qui le différencient de l'autisme classique. Les individus atteints de ce syndrome ne présentent généralement pas de retard de langage ni de déficience intellectuelle, et certaines peuvent même avoir des capacités intellectuelles remarquables, souvent médiatisées dans des domaines tels que le calcul mental ou la mémorisation.
Maladresse sociale, difficulté à comprendre les blagues ou le sarcasme, et problèmes sensoriels sont parmi les signes fréquemment observés chez les adultes atteints du syndrome d'Asperger. Ils peuvent également rencontrer des difficultés à se faire ou à garder des amis, à suivre les règles sociales, à faire face aux changements, mais présentent aussi une grande capacité de concentration.
Atouts
Ces traits, bien qu'ils puissent poser des défis, peuvent également être des atouts dans certains contextes professionnels et sociaux.
Les personnes atteintes du syndrome d’Asperger apportent souvent une grande honnêteté, fidélité et fiabilité dans leurs relations humaines, ainsi qu'une pensée originale et des intérêts spécifiques. En outre, elles peuvent déployer une extraordinaire volonté de s'adapter à la norme dans un environnement propice, ce qui leur permet d'exceller dans certains métiers.
Diversité de l'Humain
L'autisme et le syndrome d’Asperger font partie de la neurodiversité humaine, une réalité biologique et une forme naturelle de la diversité humaine. Le mouvement de la neurodiversité vise à soutenir les individus en respectant leur fonctionnement unique et en identifiant les solutions pour surmonter les obstacles environnementaux. En reconnaissant la diversité des cerveaux et des esprits humains, nous pouvons créer un monde où chacun, quel que soit son fonctionnement neurocognitif, peut s'épanouir pleinement. (En savoir plus sur la neurodiversité https://www.neurodiversite.ch/)
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